Introduction a l'aventure intérieure

     Sur une terre où tout a été découvert, où l'aventure devient de plus en plus difficile à cause d'une réglementation de plus en plus tatillonne, un monde où les grands espaces se réduisent, où la surpopulation menace, un monde où les ressources s'amenuisent, que reste-t'il comme terrain de jeu où mener l'aventure, sinon en sa propre intériorité, le seul continent qui reste en grande partie inexploré.
    L'aventure intérieure doit bien être la plus grande et la plus passionnante aventure qui soit, puisque qu'entreprise depuis l'aube de l'humanité, elle a donné naissance à des spiritualités et à des religions, certaines encore vivantes aujourd'hui, qui ont produit des grands sages, modèles d'humanité.
   L'aventure intérieure est la seule qui demeurera quand toutes les autres seront devenues impossibles. Elle est inépuisable puisqu'elle se renouvelle à chaque génération, elle colle à l'aventure de la vie elle-même et cela depuis 13,7 milliard d'années, si on considère que notre univers a un début.

      Et si pour commencer cette aventure intérieure, nous partions du constat qu'en nous-même, nous ne sommes pas les maîtres, qu'il existe quelque chose qui résiste à notre volonté, une imperfection fondamentale qui nous empêche d'accéder à ce que nous aimerions être ? Cette imperfection si bien reconnue par l'apôtre Paul.

Epître de Paul aux Romains chapitre 7 versets 19 et 20.

 "Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi."

      Paul de Tarse nomme ainsi "péché" cette imperfection fondamentale qu'il ne faut pas voir comme une valeur morale mais comme un fait de nature. 1900 ans plus tard, on a appelé ce phénomène inconscient, un complexeEt chacun comprend mieux de quoi il s'agit. 

Tout ce qui est inconscient est projeté sur le monde extérieur.

(CG Jung)

    
     Par cette phrase de son livre "Dialectique du moi et de l'inconscient", Carl Gustav Jung exprime une loi universelle qui gouverne l'être humain depuis l'origine. Malgré un retrait progressif des projections depuis la préhistoire où tout se trouvait projeté sur la nature environnante (participation mystique ou identité archaïque), nous n'arrivons pas encore à voir la réalité telle qu'elle est. Entre notre naissance et notre mort, un écran fausse notre vue.



Le dialogue intérieur

     Il commence par une question, celle que chacun se pose après avoir fait le même constat que St Paul au début de notre ère :  Comment faire pour devenir meilleur ?
     C'est la question qui fait le dialogue. Sans question, pas de réponse et donc pas de meilleur de soi possible.
    La question n'est pas forcément très consciente au départ. Parfois, une simple curiosité suffit pour avoir envie de chercher le sens des choses qui nous arrivent. Souvent, c'est une souffrance qui oblige à partir en quête, parce qu'on sent confusément que si on parvient à savoir pourquoi on souffre, on sera soulagé. Mais d'où sait-on cela si ce n'était pas déjà en nous en creux comme quelque chose que nous aurions perdu ? La souffrance ne serait-elle donc pas la chance que nous aurions pour retrouver ce que nous avons perdu en nous adaptant au monde ? Une hypothèse intéressante n'est-ce pas ? Alors alllons-y, explorons ! Mais point n'est besoin d'attendre une souffrance pour commencer, un simple agacement suffit. 


    

Le mal

     Le mal, avant d'être une valeur morale, c'est d'abord ce qui me fait souffrir et ce qui fait souffrir autrui. C'est le jugement que l'on porte sur soi-même et sur autrui. Et on veut l'ignorer pour tenter de faire comme tout le monde, pour être aimé, reconnu, etc. 
   Si on l'ignore trop longtemps, il ressugit brusquement sous forme de maladie, de déconvenue, de rejet. Il ressugit la plupart du temps sous la forme d'une émotion lorsqu'un affect se trouve touché. Souvent, lorsqu'on est affecté par autrui, au lieu de chercher en soi la cause de cet affect, on le rebalance à la figure de l'envoyeur qui se trouve affecté à son tour et nous voilà en train de monter aux extrèmes de la rivalité mimétique.
      Le mal est une qualité en soi dont on a jugé qu'elle nous mettait en péril lorsqu'on était petit enfant.

Le mal, c'est du bien en formation mais pas encore prêt.

   Je sais que cette affirmation est encore difficile à saisir pour bien des personnes, mais pourtant elle est d'une vérité abyssale.

    Une vérité qui s'exprime dans les rêves et les contes depuis des temps immémoriaux. Voici donc un conte-type qui a d'innombrables variantes dans le monde  :

   Ce conte, dans lequel nous pouvons nous identifier à chacun des personnages, montre comment nous consentons à toutes les petites bassesses pour éviter de nous voir tels que nous sommes. Mais il montre aussi grâce au personnage de Belle, comment avec une attitude sans aucun affect ni intention, dans un dialogue en vérité, le mal qui nous habite se transforme en bien.
   Prendre conscience des qualités refoulées, les aimer et les épouser pour les manifester dans la vie sont le thème de ce conte et la Tâche de l'homme sur Terre.
   Les contes de fées, comme les rêves, sont des manifestations de l'inconscient qui cherche a interagir avec les êtres vivants pour les doter de qualités nouvelles plus adaptées à la vie.
  C'est très exactement un phénomène identique que les physiciens de la mécanique quantique ont découvert expérimentalement. Comment une particule, dite Boson de Higgs, a interagi avec le vide quantique pour doter les particules de matière d'une masse, dans les premiers instants de l'univers.



Le lâcher-prise

   
 La qualité principale pour avoir les meilleures chances d'obtenir des réponses dans une interaction avec l'inconscient, c'est le lâcher-prise.

   Il est difficle à obtenir consciemment. Il existe cependant de fait dans le rêve nocturne dans l'intervalle entre sommeil et réveil. 

  On appelle cela, un état de conscience modifié. 
 C'est un état pendant lequel est suspendue toute intention pour laisser une place à l'expression de l'insconscient.
 . On l'obtient en méditation ou durant le rêve éveillé lorsqu'on laisse se dérouler le film des images qui se présentent tout en les décrivant pour les fixer.
   On l'obtient aussi avec des techniques d'expression spontanée.
  On l'obtient par la transe chamanique, par une expérience de mort imminente et l'expérience d'un revécu de naissance.

   Le lâcher-prise permet à l'information venue de l'inconscient d'accéder à notre conscience, mais il nous appartient ensuite de la traduire en actes dans notre vie quotidiènne.


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