Le quotidien comme exercice
- Introduction à la pratique
- L'attention double
- Observation de l'échantillon
- La superposition
- Un exemple de confrontation au réel
- La répétition
- La projection
- Les blessures archaïques
- La double contrainte ou injonction paradoxale
- Le retournement
- Un témoignage de transformation intérieure
- Un exemple d'accompagnement d'une crise projective.
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Introduction à la pratique
L'attention double
Observation de l'échantillon
La superposition
Un exemple de confrontation au réel
La répétition

La projection
Tout ce qui est inconscient est projeté sur le monde extérieur.
(CG Jung)
Si vous voyez quelq'un qui vous déplait ou bien qui vous fait envie, sachez que c'est une image inconsciente de vous-même que vous avez besoin de voir projetée et que cette personne se trouve être un porte-manteau idéal sur lequel accrocher votre vêtement.
Profitez donc de cette projection pour vous interroger sur la nature de celle-ci.
La projection positive, ou admiration, révèle un vrai désir d'accomplissement selon la qualité que semble revêtir la personne-porte-manteau. Mais vous préfèrez, sans doute, vous abriter derrière une image goûteuse pour vous, pour surtout ne pas avoir à vous exercer à affronter vos peurs et vos manques pour parvenir à ce qui vous fait envie.
La projection négative, ou détestation, révèle aussi un vrai désir d'accomplissement. Mais vous préférez, sans doute, enfouir en vous et tenir à distance ce désir en montant en épingle une image outrée et forcément détestable de cette personne pour justifier votre position de résistance.
Les blessures archaïques
- La trahison
- L'injustice
- L'humiliation
- L'incompréhension
- L'abandon
- L'insécurité
- Le rejet
La double contrainte ou injonction paradoxale
–– Aimes-tu ta mère ?
L’enfant répond : "laissez moi tranquille avec vos affaires !"
–– Tais-toi ingrate !


À la visite suivante, l’enfant se présente avec la cravate bleue. La mère lui dit : « tu n’aimes pas la cravate rouge » ?
À la visite suivante encore, l’enfant se présente avec les cravates bleue et rouge à la fois au cou et sa mère lui dit : « Ce n’est pas étonnant que tu sois placé en pédopsychiatrie » !
Pourquoi me sentir gêné ? Parce que je ne sais pas quoi faire pour la satisfaire. Je sens comme une paralysie m’envahir et je me force pour partir, insatisfait d’une réponse que je n’ai pu donner.
Je n’ai pas pu donner une réponse à cette femme parce que je n’ai pas compris ce qu’elle me demandait. Mon passé d’enfant figé devant les incompréhensibles demandes de ma petite mère s’est imposé à moi, l’émotion a pris toute la place en me laissant impuissant.
Avec la réflexion à froid, et le rappel des souvenirs de même contenu émotionnel, je vois clairement que je suis devant une injonction paradoxale. Celles auxquelles ma mère me soumettait souvent par peur de se faire déborder, de perdre son autorité sur moi. Ainsi, quand je ne comprenais pas le sens d’une punition et que je demandais pourquoi, elle se raidissait, se mettait en colère et m’obligeait à obéir sans comprendre. Ma mère avait une peur bleue de la compréhension et la confondait avec la perte d’autorité. J’ai encore à l’oreille son injonction : « Y-a rien à comprendre, t’obéis un point c’est tout ! » et la plainte qui venait ensuite : « Mais qu’est-ce que t’es indiscipliné, alors ! » Et moi, dans l’impossibilité de répondre à ses désirs, je me figeais, gêné et stupide, ne sachant que faire.
Le retournement

Le retournement peut apparaitre comme le résultat d'une longue pratique. Mais il peut avoir lieu n'importe quand et doit se répéter souvent si on veut garder la liberté créatrice entrevue.
C'est souvent de manière inopinée qu'on s'aperçoit du chemin parcouru. Voici un témoignage de Jo.
.... et puis, un jour, dans une réunion de travail, nouvelle pour moi, alors que j'étais arrivé avec une idée que je croyais sûre, dans un moment de doute, j'ai posé des questions aux personnes présentes. J'ai insisté pour avoir de vraies réponses qui me sortiraient de l'incompréhension du problème que tout le monde semblait connaître.

Un témoignage de transformation intérieure
Un exemple d'accompagnement d'une crise projective.

Et badaboum ! Le conflit qu'il cherchait à éviter, se représente à lui de manière incontournable. Voilà que sa trésorière se trouve être une femme hyperactive qui cherche à briller aux yeux des autres. Elle en fait des tonnes, se mêle de tout et ne se gêne pas pour se substituer au président.
Le voilà de nouveau tendu entre ses opposés, partagé entre l'intervention explosive et colérique qu'il redoute, car ça fait fuir les gens, et son retrait du groupe, sa démission, qui va le faire revenir à sa solitude de départ.
Voici notre dialogue :
